Jetés
en prison sans condamnation, Paul et Silas convertissent un
geôlier et refusent une libération honteuse. Actes:
16, 25, 40
Qui visite les prisonniers, et tous ceux qui souffrent,
visite le Seigneur. Matthieu 25, 31, 40
Les conditions d’une communauté fraternelle incluant les prisonniers. Hébreux 13, 1-6
Un cri de détresse au Dieu qui sauve Psaume 86
« Dieu
a choisi ceux qui sont fous aux yeux du monde pour confondre les
sages ; Dieu a choisi ceux qui sont faibles aux yeux du monde pour
confondre les forts ; ceux qui sont sans naissance et que
l’on méprise, ceux qui comptent pour rien
… » (1 Co 1, 27).
« Eh bien ! moi je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs » Mt 5, 44
Même
si un grand nombre de croyants et de témoins ont
été en prison, comme nous le savons tous : Joseph,
Samson, Jérémie, Jean-Baptiste, Paul, Silas,
et à travers les siècles, d’innombrables martyrs :
Bonhoeffer, Martin Luther King, et bien d’autres.
Au bon larron
“Jésus, souviens-toi de moi lorsque tu seras dans ton règne…
- Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis.” (Luc 23, 42-43)
«Vraiment,
ce que je fais je ne le comprends pas : car je ne fais pas ce que je
veux, mais je fais ce que je hais... » (Rom 7, 15-19)
"Ayez
un même amour, un même coeur ; recherchez l'unité ;
ne faites rien par rivalité, rien par gloriole, mais avec
humilité, considérez les autres comme supérieur
à vous Ph 2, 2-3
(Ps 7, 22, 35, 43, 69, 109,130,142, 143
PS130
Des profondeurs
Je t'appelle, Seigneur
Seigneur,
entends ma voix
Que ton oreille soit attentive
Au cri de mon appel.
Si tu retiens les fautes, Seigneur,
Qui subsistera ?
Mais tu pardonnes,
Et l'on te respecte.
J'attends le Seigneur,
Je l'attends
de tout mon être
J'espère en sa parole
Mettre en paralléle
avec le PS 130
Comme dans la fosse où Jérémie fut jeté,
En guise de prison
Au début et à la fin de la strophe, le cri d'appel
Au milieu, une écoute, une attention
De qui le prisonnier attend-il une écoute attentive ?
D'un juge qui soit juste,
Ou d'un autre qui ne condamne pas
C'est le pardon
Qui instaure le respect
De soi, et de l'autre
Espèrer encore. Violence, angoisses, souffrance... Pourquoi se battre, puisque le combat semble perdu d'avance. Au nom de quoi, de qui, persister, durer, avancer ? Serions-nous des déçus de l'espérance, de la confiance et des promesses ? Si le mal est une énigme intarissable, Isabelle le Bourgeois affirme pourtant que l'amour l'est tout autant. Peut-être même davantage. Quel mystère que sa présence ! L'espérance n'est pas autre chose que cet amour qui ne baisse pas les bras, qui ne se laisse pas déborder par ce qui n'est pas lui. L'espérance est l'audace de l'amour, reçu et donné. Aumônier à la prison de Fleury-Mérogis, Isabelle le Bourgeois côtoie au jour le jour la désespérance la plus profonde. Enfances meurtries, familles brisées, vie gâchées... Avec un sens rare du portrait, elle rejoint le coeur d'une humanité blessée. Au fil de l'écoute, des rencontres multiples, à travers une parole inattendue, un geste ou un sourire, jaillissent patiemment tissées toutes les raisons d'espérer encore.
Isabelle le Bourgeois , religieuse auxiliatrice et aumônier à la prison de Fleury-Mérogis, est l'auteur de Derrière les barreaux, des hommes (Desclée de Brouwer, 2002) et de Dieu sous les verrous (Presses de la Renaissance, 2006).
Dieu sous les verrous.
Aumônier à la prison de Fleury-Mérogis, Isabelle Le
Bourgeois nous fait découvrir que, derrière les barreaux,
la parole de Dieu apaise souvent les haines, guérit de la honte,
libère du remords et de la violence. « Cet ouvrage
[…] n’est ni un exposé sur les prisons ni une
réflexion sur la Justice en France mais le témoignage
très personnel d’une femme lucide qui évoque, dans
une conversation à battons rompus, ce qu’elle
découvre au contact des personnes détenues sur le mal,
sur l’espérance, sur elle-même et sur
Dieu. » Yves de Gentil-Baichis
Espérance. Tel est
bien le mot qui ressurgi à la lecture du témoignage qui
nous est livré ici. Isabelle Le Bourgeois a cette force
incroyable de donner de l’espoir, et d’en retirer, au
cœur même d’un monde sans espoir apparent. Le milieu
carcéral, bien que souvent égratigné dans le
propos de l’auteur, prend ici une autre couleur. Les
détenus, que l’opinion commune voit le plus souvent de
manière très négative et enferme dans un
préjugé de violence et d’horreur, sont, à
l’image de tout homme, la preuve que le changement est possible.
En échangeant avec des centaines d’entre eux, Isabelle Le
Bourgeois a fait le constat qu’il est possible, même en
prison, de se libérer. Elle a constaté que,
derrière les barreaux, Dieu est à l’œuvre. Et
que, dans l’univers carcéral qu’on associe souvent
à l’enfer, des hommes sont capables de recevoir son amour
et sa parole. En un mot, de devenir meilleurs.
« La Bonne
Nouvelle, c’est que Dieu puisse être présent au
non-sens, à l’absurde, à la violence et au malheur.
Et il y est présent, j’en fais
l’expérience. »
Cherchant à donner
à sa vie un sens plus satisfaisant que la réussite
professionnelle, Isabelle Le Bourgeois vit une fulgurante conversion en
1981 et entre quelques mois plus tard dans la vie religieuse. Elle est,
depuis huit ans, aumônier à la prison des hommes de
Fleury-Mérogis. Editions des presses de la renaissance
2006 17,00€ 240p
sabrina.burkhardt@pressesdelarenaissance.com
Derrière
les barreaux,
des hommes: femme et aumônier à
Fleury Mérogis
Témoignage d'une religieuse catholique dans l'univers
carcéral de Fleury-Mérogis qui
s'intéresse
à la vie même et à la parole des
détenus par
une galerie de portraits qui expriment une profonde souffrance. En
évoquant le Dieu de l'Evangile, elle montre que
l'écoute
peut aider ces personnes à ne pas s'enfermer dans le poids
de la
culpabilité et de la faute, mais de la dépasser
sans
l'oublier."
Il y a avant tout des hommes nous répond Isabelle Le Bourgeois.
Femme et aumônier à Fleury-Mérogis, cette
sœur se met à l'écoute de ceux qui l'interpellent
et n'entend bien souvent qu'une immense détresse. Mais qui
sont-ils ces gens qui ont volé, tué,
violé…? Des personnes aux prises avec leurs propres
démons, avec l'incompréhension de leurs propres actes.
C'est un livre simple et pudique, un témoignage humble et
poignant qui laisse place aux moments de doute et parfois même de
dégoût, une parole qui n'attente pas à la
légitime souffrance des victimes mais qui met en lumière
ces fantômes dont les plus solides barreaux sont ceux qu'ils
portent en eux-mêmes."Qu'est-ce qu'un homme libre ?
Être libéré, je le répète, n'est pas
seulement sortir des murs de la prison mais avoir compris pourquoi on y
était entréUne personne détenue peut-elle
entendre, admettre que l'incarcération n'est pas uniquement une
entrave à sa liberté, mais une balise possible, un jour,
sur son chemin ?C'est-à-dire un moment pour partir à la
découverte de soi-même et de ce qui a amené
à l'incarcération. Un certain nombre décide un
jour de s'y engager. Il est essentiel de les y soutenir. Sans ce
travail, pour chacun différent, de la recherche du sens de la
peine qu'il se voit infliger, rien ne changera. La
société aura puni, l'administration pénitentiaire
aura veillé pour que soit exécutée la
peine… et alors ? Qu'est-ce qui aura changé ?"
Isabelle Le Bourgeois, Broché - Desclée De Brouwer, Paris ISBN : 2-220-0523
Lettre aux aumôneries 106:Le pardon une nécessité pour vivre : compte-rendu de
la ses-sion nationale de form-ation pour les membres des équipes
d'aumônerie Valpré – 11, 12 et 13 février
2005. Se récon-cilier avec soi, demander pardon, pardonner. Une
nécessité pour vivre. Un goût à ouvrir et
accompagner…Retranscription des interventions de Yvette CHABERT.
En milieu carcéral, les pièges du pardon sont accrus :
les pièges liés à la mémoire malade, au
déni de la vérité, au soupçon sur la
justice, à la culpabilité. Le pardon, à demander
ou à donner, implique toujours une profonde remise en question.
Beaucoup de personnes détenues n’y parviennent pas, parce
que ce qui est mort en eux (par le passé, par la faute et par la
vie carcérale), c’est leur aptitude à
s’estimer eux mêmes ! Les pseudo-démarches de
réconciliation guettent.
La volonté de punir,
Essai sur le populisme pénal
Le populisme pénal caractérise tout discours qui
exaspère le sentiment d'insécurité : les
délinquants sont un risque dont il faut se préserver. On
ne s'agit plus de punir pour améliorer le comportement des
délinquants ou pour les réintégrer dans la
communauté, mais avant tout pour protéger leurs victimes
bafouées, réelles ou supposées. Avec le risque
s'affranchir de toute limite : quand les menaces sont là, la
défense des libertés devient secondaire. Pour
préserver la société du chaos, il faut enfermer
massivement et pour longtemps, même au prix de l'injustice. Le
rôle de la prison est le contrôle et l'isolement de ces
populations à risque élevé. En fait, la
volonté de punir est une folie qui sape la
légitimité du droit de punir. Sans la perspective de la
réconciliation, la peine s'apparente à une pure
élimination.
Denis Salas, Editions HACHETTE Littératures - 2005
"Violente adolescence ? Pulsions du corps et contrainte sociale " Collectif - Editions érès
En refusant le conflit, notre société semble vivre
toute opposition comme dangereuse. Il y a une réalité de
la violence des jeunes qu'il importe de comprendre, il y aurait
violence des adolescents envers un ordre social bien établi.
Avant de stigmatiser la jeunesse comme violente, en quoi l'adolescence
est en elle-même une violence faite au sujet qui traverse ce
passage. La violence des jeunes est tout autant la marque de leur
souffrance que celle des adultes de leur entourage qui ont du mal
à leur faire une place parmi eux. Il y a des violences
incontournables, voire nécessaires et il y a des violences
abusives, quelque soit l'auteur de l'abus.
"La violence et les jeunes"
Jean-Mairie PETITCLERC - Salvator
Ce qui est nouveau, ce n'est pas tant la violence des jeunes que
leur non intégration des limites et la difficulté
actuelle des adultes à jouer leur rôle éducatif.
Comprendre ce qui se passe dans la tête des jeunes qui accumulent
les expériences d'échec, ce n'est pas les excuser, mais
ça permettrait de mieux agir, d'élaborer avec eux les
réponses qu'ils attendent parce qu'ils en ont besoin. "Nous ne
sommes pas dangereux, nous sommes en danger " : c'est toujours
lorsqu'il a conscience de n'avoir rien à perdre que le jeune est
capable de la plus extrême violence. L'ouvrage voudrait nous
aider à mieux comprendre la violence des jeunes afin de
réagir en adultes responsables.
"Le pouvoir de pardonner " Lytta Basset - Spiritualités vivantes - Albin Michel
"La plus atroce offense que l'on puisse faire à un humain,
c'est de nier qu'il souffre". Souffre?t?on parce qu'on a mal agi ? Mais
dès qu'il est question de souffrance il n'y a plus de commune
mesure avec le mal qu'on a pu faire : nous sommes innocents du mal que
nous subissons. Nous n'avons aucun accès à
l'expérience du mal, ni à la nôtre ni à
celle d'autrui, tant que nous en restons à un savoir
extérieur. Lytta Basset nous invite à descendre dans
l'abîme de notre malheur personnel pour en guérir : parce
que le pardon est plus grand que le mal, parce que selon le
témoignage biblique tout commence par le pardon, tout être
humain est capable de pardonner s'il accepte de mettre à nu sa
souffrance. C'est alors que, sortant de l'abîme sans issue du
mal, le Sens prend naissance.
" Prison ? Une ethnologue en centrale " Léonore Le Caisne - Odile Jacob
Pendant deux ans, l'auteure s'est rendue quotidiennement à
la Centrale de Poissy pour y rencontrer une quarantaine de
condamnés dans leurs lieux de vie. Le livre veut montrer en
détail que, si la prison échoue, c'est "surtout parce
qu'elle place les individus dans la situation infernale où il
leur est impossible de se construire ou de se reconstruire, voire
même parce qu'elle est par elle-même un lieu de
déconstruction de soi. Un mal encore sans solution." Ainsi, par
exemple, "le détenu doit jongler entre son identité et
ses valeurs de naguère, à l'extérieur, et celles
d'aujourd'hui, en prison" , il "doit donner sens à son exclusion
pour tenter de reprendre en main sa destinée" ; "le
détenu passe son temps à doter l'autre d'une
identité, à s'en attribuer une, puis une autre, pour
finalement s'interroger sur qui il est 'en vérité'"...
Alors qu'elle cherche à réinsérer le
détenu, "l'institution ne fait rien d'autre que le
précipiter, à sa libération, dans un monde
étranger".
" Le pardon ? Briser la dette et l'oubli " Autrement n° 4 - Avril 1991
"Avec oui, non, et merci, "pardon" est l'un des premiers mots que
nous rencontrons dans une langue. Et ces simples mots désignent
à eux quatre l'espace entier de la vie morale".
Il y a une obligation morale du pardon qui est partie prenante
d'un combat incessant pour la justice, parce qu'il ne faut pas se
résigner à l'irréversible. Mais peut?être
que les hommes sont finalement plus malheureux que méchants et
alors apparaît un autre pardon, un pardon de sagesse tragique en
face de l'irréductible souffrance, un pardon aussi absurde que
la souffrance qu'il pardonne.
Les différentes contributions explicitent la
diversité des situations et la multiplicité des
significations du "pardon" et de "l'impardonnable", offrant "une
série de dilemmes pour que chacun tisse sa propre intrigue".
" Violence et victimes " Liliane Daligand & Daniel Gonin - MEDitions
La violence est partout, non seulement dans notre environnement,
mais plus encore dans notre groupe familial. Ses premières
victimes sont les enfants, qui sont l'objet de toutes les jalousies et
concupiscences. L'endroit le plus dangereux pour la vie est le foyer
familial ! A l'humiliation et l'honneur perdu de la victime s'ajoutent
la honte et la culpabilité : violeur et violé sombrent en
même temps.
Il faut bien répondre à la souffrance de la
victime. La négation de l'autre, de ses droits commence toujours
par un refus de lui adresser la parole au profit d'une action qui le
nie. La loi est la loi du langage que nul n'est censé ignorer
car chacun porte en soi la capacité de parler. Réparer,
c'est permettre à la victime de prendre part à nouveau
à la création du monde des hommes.
" Perpétuités ? Le temps infini des longues peines " Anne-Marie Marchetti - Terre Humaine Plon
Comment survit-on après avoir pris "perpète"? "J'ai
voulu dans ce livre apporter un témoignage sur la vie de
personnes que la société a condamnées à la
réclusion la plus absolue". Le temps des maisons d'arrêt :
comment survit-on à l'insupportable ? Le temps des
établissements pour peine : comment tenir dans la durée ?
Le temps des rétrospectives et le temps des perspectives
d'avenir : comment sortir ? A.M. Marchetti est allée
enquêter dans quatre établissements, et a
interviewé vingt sept détenues et détenus. "La prison ? Une
poupée russe. Quand on l'ouvre, on découvre un bouc
émissaire, lequel en cache un autre puis encore un autre et un
autre... ". Pour comprendre ce que vivent des femmes et des hommes
condamnés, il fallait les écouter avec respect et
bienveillance, au risque de se laisser bousculer sérieusement
par des questions qui ne cessent de la tarauder au fur et à
mesure de son enquête : "Après ce voyage dans l'univers
des perpétuités, je me sens obligée de dire bien
haut que ces longues, si longues peines, n'ont rien à voir avec
la Justice, mais avec le Mal. Et qu'il nous déshonore".
"Le gardien des promesses - Justice et Démocratie " Antoine Garapon - Editions Odile Jacob
Le consensus démocratique serait-il à ce point
menacé qu'on attende tout de la Justice d'aujourd'hui ? Le
véritable sens de la Justice est de dire et de faire respecter
ce qu'il y a d'humain dans chaque homme. Face à l'incertitude
des normes, la Justice se doit d'être à la fois symbolique
et réintégratrice dans une société dont
l'exclusion est le thème majeur, et le Juge est le garant des
promesses que les fondateurs de la Démocratie ont faites
à notre intention : le droit se présente comme la
promesse d'humanité faite les uns aux autres et garantie par la
Loi.
" Le guide du prisonnier " (3° édition)
Observatoire International des Prisons (OIP) - Editions La Découverte
Destiné essentiellement aux personnes incarcérées,
ce livre accompagne le parcours d'une personne privée de
liberté, du premier au dernier jour de prison. A chaque
étape - entrer en prison, être jugé, vivre en
prison, sortir de prison - le guide répond à toutes les
questions (774) qui se posent pour essayer de s'en sortir : rappel de
la règle de droit, explication des possibilités de
recours …
"Destiné à protéger les prisonniers contre les
risques d'arbitraire ou d'inertie administratifs et les abus
résultant de la mise en œuvre de peines trop longues ou
injustifiées, ce guide est l'ouvrage indispensable à
toute personne reliée de près ou de loin au monde
carcéral".
J. Cachot - Octobre 04
Le guide du sortant de prison, OIP
Editions La Découverte, 2006, 411 p., 22€ CHAQUE ANNEE, 85 000 personnes sortent de prison. Après avoir « payé leur dette » envers la société, comment reprennent-elles pied dans le monde libre, comment renouent-elles avec leurs proches, comment trouvent-elles un emploi, un logement, comment disposent-elles d’un accès aux soins adapté, d’une aide matérielle ou psychologique ? Deux chiffres témoignent des difficultés auxquelles elles sont confrontées : trois personnes sur quatre sont libérées sans avoir pu bénéficier d’un aménagement de peine, c’est-à-dire d’une phase de transition entre le dedans et le dehors qui permette de préparer leur retour au sein de la collectivité ; un tiers des personnes accueillies en centres d’hébergement sont passées par la case prison. À force d’exclusions des droits sociaux, de déchéances des droits civils, d’interdictions professionnelles, le quotidien du prisonnier libéré ressemble à un parcours du combattant.
Au fil de 40 chapitres thématiques et 700 questions pratiques, le Guide du sortant de prison aborde tous les aspects de la mission de réinsertion confiée à l’administration pénitentiaire et fournit toutes les informations utiles aux personnes détenues ou libérées, aux travailleurs sociaux, aux intervenants en milieu pénitentiaire ainsi qu’aux acteurs de la lutte contre l’exclusion. Présentant le droit en vigueur de manière simple et compréhensible, l’ouvrage est découpé en trois volets. Le premier concerne le vaste domaine des aménagements de peine, marqué par l’ampleur et la complexité des réformes récentes. Le deuxième aborde les questions relatives à l’accès aux droits sociaux, à une activité professionnelle, à la protection de la santé ou à un hébergement. Le troisième aborde les mesures de contrôle, souvent interminables, imposées à la personne détenue à l’issue de sa peine d’emprisonnement.
Une si longue marche à l'ombre. "Je suis bientôt au terme d'"Une si longue marche à l'ombre" des murs de la maison d'arrêt de Besançon. Je ne sors pas indemne de tout ce temps passé, des rencontres et des évènements qui en ont jalonné le parcours. Les pensionnaires et des personnels de la maison d'arrêt m'ont initié à la rugosité "brut de brut" de la vie carcérale, ce que c'est que d'être pris dans son engrenage et comment on capitule ou on se bat pour garder ou retrouver sa dignité. La logique carcérale accélère surtout la disqualification sociale et prédispose à la récidive. J'invite à visiter la prison comme je la connais et raconte mon équipée d'aumônerie. Une "lecture pour une détention" de quelques pages d'Evangile que les familiers et les occasionnels des célébrations m'ont inspirée en cours de route voudrait enfin éclairer le pourquoi de l'aumônerie dans une prison. Dans la foulée de Monsieur Vincent, ne sont-ce pas "eux qui nous doivent évangéliser et convertir ?" Incarcéré ou hors les murs, qui n'a pas à découvrir et à apprendre la liberté des enfants de Dieu ? Jean Cachot, Edilivre classique collection.
PRIER EN PRISON Des personnes
détenues crient vers Dieu
Aum. catholique des Prisons de Mulhouse, Éditions du Signe, 48 p., 2,44 €. (1997)
Voici un recueil de prières à lire d’urgence ! Les
textes sont tous dus à des détenus. On y trouve
l’accent des psaumes de détresses, de confiance et
d’espérance. L’initiative de sa réalisation
en revient à l’Aumônerie Catholique des Prisons de
Mulhouse. Ce recueil nous fait prendre conscience d’une
réalité souvent oubliée : ce sont aussi des
chrétiens qui sont détenus en prison et ils constituent
l’Église en prison. « Elle est vivante, cette
Église en prison… Cette Église en prison
désire partager sa vie avec celle du dehors. C’est la foi
de tous qui nous apporte le Christ et nous reconduit à lui.
Faites résonner ces prières dans vos assemblées.
Nous prions avec vous, priez avec nous » (extrait de la
préface).C’est aussi l’occasion de découvrir
le travail accompli par les aumôneries de prison : «
L’aumônerie se veut être un lieu où des
êtres brisés par leurs actes et par l’épreuve
de l’incarcération, osent se remettre debout. Ils y
découvrent que Dieu n’a pas voulu que l’homme soit
définitivement enfermé dans son passé et dans son
péché ». 3èmes éditions 15000
exemplaires (épuisé) ISBN 2-87718-448-X
Prière et poésie
en Seine
L'aumônerie Catholique de la Maison d'Arrêt de Rouen
édite son deu- xième recueil de prières et de
poésies.
Plus de 60 pages de poèmes et de prières écrits
par des personnes détenues et aussi quel- ques passages
bibliques.
Prix à l'unité 4,00€, à partir de 5
unités 3,00€, à partir de 10 unités
2,50€ + frais de port (colis éco) Aumônerie
catholique des prisons 169, Bd d'Europe 76038 ROUENTel 02 35 73 16 74
contact: jl.tamarelle@wanadoo.fr
Psaumes pour mes prisons par Paul Fleuret, aumônier au Centre de Détention de Nantes
Son titre: "PSAUMES POUR MES PRISONS" peut laisser croire que ce
recueil de textes n'est utilisable que par les chrétiens
incarcérés. Il n'en est rien. "Mes prisons" ?
Chacun de nous n'a-t-il pas sa prison, son enfermement personnel - et
qui est parfois bien pire et plus dur à vivre qu'un
séjour forcément et heureusement temporaire en prison?
C'est l'emprisonnement dans mon égocentrisme, c'est un
état d'angoisse permanent, c'est une dépression
chronique, c'est la maladie ou l'infirmité du corps, ou la
maladie mentale, ou une vie sans tendresse reçue. Et la liste
est longue encore de nos misères personnelles et collectives.
Chacun pourra donc aisément s'approprier ces textes pour sa
prière personnelle. "Je ne peux m'empêcher de penser
à tant d'enfermements que ces psaumes peuvent rejoindre; ainsi
la porte peut s'ouvrir au Fils de l'Homme qui est venu chercher ce qui
était perdu" écrit Georges Soubrier, évêque
de Nantes, dans la préface.
Ces "Psaumes pour mes prisons" sont pour chacun une invite à
lire et relire les psaumes dans sa bible et - pourquoi pas? - à
les réécrire pour lui-même? Ou à les
récrire en groupe. C'est-à-dire à se les
approprier pour dire sa foi. Le présent recueil peut donc
être considéré comme une méthode, un chemin
à suivre.
La Peine et le pardon,
les cris des détenus
"On a
mérité notre peine mais on n'a pas
mérité de perdre espoir dans le futur". Ce cri
d'un
détenu résume l'objet de cet ouvrage. Du silence
et de
l'ombre, des personnes détenues prennent
elles-mêmes la
parole. En réponse à une vaste enquête
menée
par l'aumônerie catholique des prisons, quelque sept cents
prisonniers, hommes et femmes, s'expriment librement et simplement.
Avec leurs mots de tous les jours, ils disent à temps et
à contretemps la personne, ses brisures, son broiement, ses
broussailles et aussi sa beauté abîmée.
Ils balbutient aussi le pardon : celui qu'on n'ose pas donner
;
celui qui prend du temps ; celui qui paraît impossible et
qui, un
jour peut-être, ouvre à l'avenir.
Parfois à la limite du silence, parfois cri, ces
mots
écrits du fond des cellules sont là pour renouer
le
dialogue vital avec soi, avec les autres, avec Dieu. Les paroles dans
ce livre dépassent les camps des "eux" (ceux du dedans) et
des
"on" (ceux du dehors) pour devenir celles de nous tous. Cet ouvrage a
été réalisé par Jean
Cachot, aumônier à la maison d'arrêt de
Besançon, responsable de la formation à
l'aumônerie catholique des prisons, Hervé
Renaudin, aumônier à la prison de la
Santé et conseiller théologique de
l'aumônerie catholique des prisons,et Jean-Huber Vigneau,
aumônier général des prisons.
Jean Cachot, Hervé Renaudin, Jean-Hubert Vigneau,Editions de
l'Atelier, janvier 2001, 10,67€
"La prison, ça n'arrive pas qu'aux autres ! " Philippe Zoumeroff, avec Nathalie Guibert Albin Michel - 2006 "La prison nous concerne tous. Nous comptons sur elle pour nous débarrasser de nos peurs, de nos instincts de vengeance et de nos incapacités à vivre ensemble. Ayons au moins le courage de regarder ce que tout cela donne". Surpopulation, trafics de drogue, illettrisme, misère humaine... Les prisons françaises sont dans une situation qui ne cesse de se dégrader au point qu'elles ne jouent plus leur rôle de réinsertion. Au contraire, elles encouragent à la récidive une population majoritairement composée de délinquants sexuels, de toxicomanes et de malades mentaux.
Ce livre d'actualité est un constat qui pointe là où ça dérange et un pari qu'une prison respectueuse de la dignité humaine est possible. Il peut aider à nourrir la réflexion de ceux qui nous demandent de leur ouvrir les portes d'un univers qu'on fantasme faute de le connaître. Il y a des solutions pour que la prison contribue à la réinsertion, mais manque la volonté politique, et là, c'est l'affaire de tous : nous sommes citoyens d'une société " qui fabrique des exclus ".
" Crimes et Sentiments " Claude Charki-Nickles - Editions du Seuil
Si monstrueux soient les crimes commis, leurs auteurs ont le
droit d'être entendus et d'être jugés. Un crime est
la signature de la coupure momentanée ou durable d'un sujet avec
ses semblables, et le jugement n'est pas seulement punition, il est
aussi le moyen par lequel un criminel se réapproprie son action
et retrouve sa place sociale. "L'ordre social n'est pas la culture, il
lui arrive même d'aller à son encontre ... L'exigence
culturelle est le lien aux autres : s'il est un destin de
l'humanité, il ne peut être que celui-là."
" L'acte de mémoire " Jacques Sommet, Albert Longchamp - Editions de l'Atelier
"Faire mémoire n'est pas raconter le souvenir de ce qui
nous est arrivé mais appeler le passé pour faire arriver
le présent. "
"Un pardon se prépare comme tout acte de
libération. Il serait une falsification de la
vérité s'il ne passait par l'acte de justice ... Il est
une longue délivrance, n'est pas sans cri ni sans douleur ;
comme toute naissance : c'est cela la miséricorde."
"Sortir d'une prison, c'est briser le cercle, c'est transgresser.
La liberté, c'est désobéir pour inventer la
vérité qui est au?dedans de nous. La Croix est
l'extrême transgression ; la suprême vérité."
" Les prisons de la misère " Loïc Wacquant - Raisons d'agir Editions
Délinquance des "jeunes", "violences urbaines",
désordres occasionnés par les "quartiers
sensibles"… l'Etat-providence européen se doit
d'élever la "sécurité" au rang de priorité
de l'action politique, à l'instar des Etats-Unis qui ont
clairement opté pour la criminalisation de la misère -
et, par ce biais, normalisent le salariat précaire : par
exemple, on utilise des détenus pour des emplois qui pourraient
être délocalisés dans des pays à bas
salaires. Partout en Europe il y a la tentation de s'appuyer sur les
institutions policières et pénitentiaires pour juguler
les désordres engendrés par le chômage de masse.
" Sociologie de la prison " Philippe Combessie - Collection Repères - Editions La Découverte
Le livre présente la prison à partir d'analyses de
chercheurs de différents pays, en répondant à
quelques questions telles que : quelles sont les fonctions sociales de
la prison ? Qui va en prison ? Qui détient le pouvoir en
détention ? La prison dans la société ? Quel
regard porter sur la récidive ? Ainsi voit-on comment "les
fonctions sociales de l'enfermement se retrouvent partout,
malgré les législations différentes : la prison
s'est imposée en instrument privilégié de
régulation et de traitement des troubles sociaux", alors que
dans une société démocratique la privation de
liberté ne peut se justifier que si on rend les détenus
"meilleurs pour la société".
" Violences et insécurité " Laurent Mucchielli - Editions La Découverte
Les discours sur l'insécurité et la violence
dénoncent ces jeunes qui "sont de plus en plus jeunes et de plus
en plus violents". Parce qu'on ne comprend pas les comportements d'une
partie de la jeunesse, on a recours à deux types d'explications,
"conflit de cultures" et "vide social", qui ne sont que les versions
relookées des stéréotypes du "barbare" et de sa
culture violente et celui du "bon sauvage" et de son absence de
civilisation. Ce faisant, on s'enferme davantage dans
l'incompréhension.
Si les problèmes existent bel et bien, et pas
d'aujourd'hui, il y a des raisons économiques, sociales et
politiques. Plutôt que des recettes policières, l'auteur
propose quelques réformes de fond pour réduire la
délinquance juvénile.
" Le choc carcéral "Dominique
Lhuilier - BayardComment résister pour tenir debout en prison
quand "le choc carcéral, c'est la prison qui atteint chacun dans
son corps, dans la satisfaction des besoins les plus intimes, dans
l'image de soi, dans la perception du temps et de l'espace, dans le
rapport aux autres et au monde. Et aussi la peur d'être
contaminé par la maladie, par le mal." Dès lors la
question qui se pose à chacun est : comment tenir debout ?
Il y a bien des manières de faire sa prison : "l'image de
détenus tous logés à la même enseigne est un
mythe. Quelques récits de rencontres montrent que,
"résister à l'emprise carcérale, c'est affirmer sa
singularité et tenter de la faire reconnaître à
tous ceux qui ne voient, derrière les barreaux, qu'une masse
indifférenciée de détenus". En fait, la
singularité des expériences dépend surtout de la
place qu'occupe la prison dans l'histoire de vie des personnes.
Cette réflexion de deux psychologues qui ont mené
l'enquête auprès de personnes détenues pendant plus
de quatre ans est une initiation très utile pour celles et ceux
qui découvrent le monde carcéral.
" Les conditions de détention en France - Rapport 2003 "
Observatoire International des Prisons (OIP) - Editions La Découverte
"Le sort actuellement réservé aux hommes et aux
femmes privés de liberté s'apparente, par bien des
aspects, à une atteinte à la dignité de la
personne … L'univers carcéral demeure un désastre
social autant qu'un gâchis humain, alors que le n ombre de
personnes détenues atteint des records historiques et que les
établissements pénitentiaires n'ont jamais
été aussi surpeuplés".
L'OIP dresse un état des lieux et des conditions de
détention. Tout est passé au crible et le
réquisitoire est sans appel : il s'agit d'une "descente aux
enfers !" "Aujourd'hui, la priorité à laquelle la
majorité des détenus se trouve soumise n'est pas
d'exercer des droits mais d'assurer leur survie".
" L'islam dans les prisons " Farhad Khosrokhavar - Editions Balland
Il y a une présence massive des musulmans en prison et
l'islam est devenu la première religion carcérale en
France. Le livre aborde la vie quotidienne de ces musulmans
incarcérés, le sens que prend en prison leur religion,
comment ils la pratiquent, comment elle les confronte à leur
délinquance … En prison, la religion devient pour eux
"une source essentielle d'espoir et de survie".
L'institution pénitentiaire n'a pas pris la mesure de cet
afflux des musulmans pour les traiter à égalité
avec les croyants des autres religions. D'où le sentiment
très aigu de subir une discrimination qu'on assimile à
une forme de racisme anti-arabe.
Contre des idées vite reçues, l'auteur
démontre que "l'islam n'est pas l'un des lieux
privilégiés de la formation des intégristes
musulmans". Si l'islam exerce un fort attrait sur les prisonniers,
c'est qu'il est la "religion des opprimés" qui redonne "une
dignité à ceux qui cherchent à retrouver ce sens
de l'honneur que leur dénie la société".
Le Juste " Paul Ricoeur - Editions Esprit
Le philosophe rencontre la question de l'injustice et du juste.
Ouvrage technique ardu ! On entre dans le régime du Droit par le
cri de l'indignation et c'est dans les mesures de
réhabilitation, permettant au coupable d'être
rétabli dans la plénitude de ses droits, que l'acte de
juger rend hommage à sa finalité ultime : renforcer la
paix civique. Pratiquement, dans les situations d'incertitude et de
conflit, la justice a pour nom l'équitable.