Souvenez- vous de ceux
qui sont en prison
Car vous partagez
leur épreuves
He 13;3
Lorsque
nous participons
à la réhabilitation
de la personne
privée de liberté,
nous contribuons
aussi à la réhabilitation
de la victime.
J.M.J.
Thomas More,un phare pour le XXIe siècle.
Brillant juriste et ami d'Érasme, connu dans toute l'Europe pour son livre L'Utopie, Thomas More (1478-1535) est nommé par Henri VIII chancelier du royaume d'Angleterre (charge équivalente à celle de premier ministre). Il refuse cependant de signer la demande adressée au pape pour obtenir l'annulation du mariage du roi avec Catherine d'Aragon (dont il n'a pas d'héritier mâle) afin que celui-ci puisse épouser Anne Boleyn. Sir Thomas ne transige pas : «Lorsque les hommes d'État abandonnent leur conscience personnelle au nom de leurs obligations publiques, ils précipitent leur pays vers le chaos ».
Henri VIII, qui se marie avec Anne Boleyn et est excommunié par Rome, fait voter l'Acte de suprématie faisant de lui le chef suprême de l'Église d'Angleterre. Sous peine de mort, ses sujets doivent recon -naître par serment son autorité religieuse. Sir Thomas, emprisonné à la Tour de Londres, résiste toujours. « Vous ne m'avez pas poursuivi pour mes actions mais pour les pensées de mon coeur, déclare-t-il à ses jurés. C'est un long chemin que vous avez ouvert là. Car dans un premier temps les hommes désavoueront leur coeur, puis un jour ils n'auront plus de coeur. Que Dieu vienne en aide aux peuples dont les chefs suivront ce chemin. » Un faux témoignage viendra à bout de sa subtile innocence. Il sera déca -pité sur ordre du roi. Mais canonisé en 1935 par Pie XI.
Thomas More, dans sa cellule de condamné
à mort en 1535
Dieu tout-puissant, écarte de moi
toute préoccupation de vanité,
tout désir d'être loué,
tout sentiment d'envie,
de gourmandise,
de paresse et de luxure,
tout mouvement de colère,
tout appétit de vengeance,
tout penchant à souhaiter du mal à autrui
ou à m'en réjouir,
tout plaisir à provoquer la colère,
toute satisfaction que je pourrais éprouver
à admonester qui que ce soit
dans son affliction et son malheur,
Rends-moi, Seigneur, bon, humble et effacé,
calme et paisible, charitable et bienveillant,
tendre et compatissant.
Qu'il y ait dans toutes mes actions,
dans toutes mes paroles
et dans toutes mes pensées,
un goût de ton Esprit saint et béni.
Ce magnifique dessin évoque «la liberté de penser en prison et de l’espérance qui habite le cœur d’une personne enfermée». Eloïse. (Prison de Montluc QF) Eté 2007
Le jour où la montre.....
Le jour où la montre du temps s'est arrêtée
On a arrêté la marche
du temps un beau matin.
On a stoppé toutes les activités escomptées.
On a empilé, à la hâte,
quelques vêtements dans un sac.
On a laissé le bol sale sur l'évier.
On a baissé le thermostat du chauffage.
On a fermé toutes les fenêtres de la maison.
On a donné un dernier coup de fil pour dire :
ils m'emmènent !
On a abandonné son lit
avec l'odeur encore imprégnée.
On a dit au revoir à ces murs
remplis de souvenirs.
On a regardé les plantes
qui semblaient faire un signe.
On a refermé la porte avec un gros soupir
qui en disait long.
On a accroché les clés au clou,
à l'endroit hab habituel.
On a séché furtivement une larme
qui perlait au coin de l'œil.
On a murmuré un adieu
à un long passage de vie.
On a redressé la tête,
prêt à affronter l'inconnu.
On a adressé un message mental disant :
aide aide-moi dans l'épreuve.
Et la montre s'est remise en marche arrière comme pour décompter le temps
restant à parcourir avant d'arriver à ce jour lumineux où ON dira : c'est demain.
René, à Varennes
le 12/03/05
Régis du CD de St Mihiel 2010
Je préférerais....
Parfois je préférerais
avoir la tête en bas.
Afin de voir le monde
à la hauteur des petits enfants
Peut-être saurais-je mieux
être humble face à toi !
Peut-être saurais-je mieux
être à l'écoute des autres
Peut-être saurais-je mieux
tendre mes mains
vers la détresse.
Peut-être saurais-je, mieux
entendre, ce que tu veux me dire !
Peut-être saurais-je mieux
élever mon âme vers toi !
Peut-être saurais-je mieux
partager ma vie
avec mon prochain !
Alors, Seigneur, retourne-moi tout entier
Et viens habiter dans mon cœur
Roby (Colmar)
Une nativité " née en prison "
depuis une cellule d'isolement
(Mulhouse décembre 2007)
Au-delà de ces murs…..
Au-delà de ces murs de pierre,
au-delà de l'acier qui m'entoure,
au-delà de ce temps qui suspend ma vie,
m'isolent et m'emprisonnent,
je libère mon esprit de ces poids
qui m'empêchent d'exister.
J'accepte ma condition et ouvre mon cœur.
Je sais qu'il m'écoute,
je sais qu'iI ne juge pas,
II sait se taire pour mieux m'entendre.
Dans le silence, iI s'accomplit,
il m'aime tel que je suis.
A travers Lui et en Lui,
je donne à être moi ou à Le découvrir.
Ma foi me transporte et transforme
mon humiliation en humilité,
j'apprends à changer
ce qui m'atteint en ce qui me donne.
Par son fils Jésus, le chemin mène plus loin
que je ne puisse m'aider à aller.
C'est une paix intérieure,
invulnérable et inaltérable,
l'humilité m'apprend qu'être petit
est ce que nous avons de plus grand.
Je l'ignorai !!!
Grâce à Dieu,
je prends le temps de le vivre
et d'apprécier la dimension de cette révélation
Prions pour transmettre cette chance
prions pour demeurer en elle.
Cyrille (Mulhouse)
2005
Fait par Didier MA Colmar Juin 2008
Ami prisonnier
La prison des cœurs
La prison de la solitude
La prison de la télé
La prison du travail
La prison du chômage
La prison de la guerre
La prison de la tristesse
La prison de la richesse
La prison du toujours plus
La prison de la faim
La prison de l’indignité
La prison de l’exclusion
La prison du mal subit
La prison de la victime
La prison de la rancœur
La prison de la vengeance
La prison du passé
La prison du choc
La prison du temps qui passe
La prison de la vieillesse
La prison des biens pensants
La prison des hypocrites
La prison du manque d’amour
La prison du laisser faire
La prison de l’inconscience
La prison du mal fait
La prison de l’endurcissement
La prison de l’indifférence
La prison du milieux
La prison de la lutte
La prison de la loi
La prison de la torture
La prison du cercle infernal
La prison de la souffrance
La liberté de la justice
La liberté de l’amour
La liberté de l’amour
La liberté de la réparation
La liberté de choisir
La liberté de lutter pour l’amour
La liberté d’accepter d’être aimé
La liberté de vouloir pardonner
La liberté de vivre en vérité
Mon ami prisonnier
Si je n’ai pas tué
J’ai bien souhaité sa mort
Je suis prisonnier de ma vengeance
Mais chaque matin Jésus Christ me dit
‘’Moi aussi j’ai voulu éviter la croix,
j’ai été prisonnier et condamné à mort’’, mais
‘’Aime et Pardonne
Comme moi je t’aime et te pardonne’’
Ami prisonnier : garde la pêche ! ! !
Jacques.
Depuis sa cellule d'isolement
une personne privée de liberté
dessine le portrait de l'abbé Pierre
(Mulhouse février 2007)
Derrière la porte…
Derrière la porte tu attendais,
Tu étais là sans rien qu’un mur à regarder,
Rien à boire, rien à manger, rien à fumer,
Tes mains serrées comme pour les réchauffer,
Tes mains jointes comme pour prier…
Alors j’ai rencontré la pauvreté.
Derrière la porte tu attendais,
N’importe qui à qui parler pour dire ta vérité,
Un inconnu peut-être qui t’aurait écouté,
Une personne amie qui aurait su briser
Cette attente sans fin, cet horizon fermé…
Alors j’ai rencontré la solitude.
Derrière la porte tu attendais,
Tu ne pouvais encore te croire abandonné. Mais pas d’argent reçu, toujours pas de courrier,
Tes appels au téléphone chaque jour ignorés,
La visite attendue chaque fois annulée…
Alors, j’ai rencontré la souffrance.
Derrière la porte tu attendais,
Dans ton esprit rien que l’obscurité,
Tu ne bougeais même plus ton corps fatigué,
Les cachets avalés te faisaient oublier
La douleur et la peine de ton âme blessée…
Alors, j’ai rencontré l’absence
Derrière la porte tu attendais,
J’étais ému mais je suis entré,
Ton regard alors vers moi s’est levé,
Je t’ai souri et ça t’a appelé,
Tu as vu ma croix et tes yeux ont brillé.
Alors, j’ai rencontré l’espérance.
Régis CD de St Mihiel 2009.
Poème
Que me reste-t-il après la tempête ?
Un calme certain, le vide peut-être !
Très impressionnant ce mouvement du vent,
Terriblement envahissant par moment.
Je me retrouve seul face à mon destin,
Tout est balayé sur mon chemin.
La tempête, ça fait beaucoup de dégâts.
Poussé par le vent, ça ne se discute pas.
Comme toutes ces choses de la vie
On n’y croit jamais quand tout est détruit.
Pourtant la réalité fait face,
Et je sais maintenant que ça laisse des traces.
On se sent blessé jusqu’au bout.
Et même à genou
Ça ne va pas du tout.
La tempête est passée, le calme est revenu,
On se sent mis à nu.
Rien ne recule devant rien.
Réagir, c’est peut-être le seul moyen.
Frédéric de St Mihiel
Arbre du Christ
Ce vieil arbre mais cependant fécond.
Arbre de l’enfantement ;
Un arbre qui donne la vie, ses fruits,
Chaque année et depuis longtemps,
Inlassablement.
La couronne de l’Avent
Nous éclaire sur le chemin avec ses bougies
Comme des veilleurs
Pour célébrer la venue de Dieu
Semaine après semaine
Pour que l’on puisse sentir en soi l’appel.
Ce plus vieil arbre de Vie, sapin de Noël,
Toujours vert,
Garni de pomme rouge,
Le fruit de l’arbre de la connaissance
Qu’Eve avait offert à Adam.
A côté des fruits de la tentation,
Les fruits de la rédemption,
Des hosties non consacrées.
En signe de la venue prochaine du Christ
L’étoile au sommet,
L’étoile de Bethléem,
Pour dire le renouveau
L’immortelle beauté de la Vie.
L’arbre de Noël montrant les richesses
Que nous offre la nature, la lumière, les anges,
Les fruits du verger, des champs et de la mer
L’étoile qui annonce la fin du voyage,
Le havre de paix,
La manifestation de la Vie,
De la beauté, de l’Espoir.
Accueillons la Parole Sainte
L’éphémère et le permanent
La fragilité de l’enfant Jésus
Dans l’amour du maître de la vie.
Comme toutes les petites graines
Une fois semées, on apprend jour après jour
A s’ajuster à la Parole.
Savoir recevoir mais aussi donner.
Pauvre devant Dieu, Jésus nous apprend
L’espérance, sentir en soi l’appel,
Se laisser emporter.
Aujourd’hui le sapin de Noël
On le décore de boules qui évoquent
Les pommes et les autres fruits.
L’étoile des bergers.
Les guirlandes
D’un arbre enguirlandé
C’est le couvrir d’éloges.
Pour fêter la nativité
Cet espoir de vie, d’amour,
La connaissance du bien et du mal
Venu de l’arbre d’Eden, en Christ.
De Alan, ancien de la MA Mulhouse
Texte écrit le 14 novembre 2012
« TRAGEDIES, MARTYRS D’AUTOMNE…»
Que de pleurs, que de larmes, que de tristes journées ensanglantées… Ne restant là qu’affligés devant tant de violence étalées à longueur de journée.
De jours en jours qui passent et ne peuvent s’effacer, même au passé cela ne pourra, en toute conscience, en chaque réalité, ne rester que gravé…de cette immense cruauté !!! Et cela même si nous n’y étions pas…vu que, de pas à pas, d’un cœur à un autre… le ressentie de de toute une vie émane de cette seule nuit, martyrs à notre cœur d’humain, unies en l’unité de ces êtres, filant vers le paradis… je le souhaite de tout mon être…ensemble réunies de cœur, par l’esprit, par monts et par vaux, se transmettant cette peine, de peine en peine…où tous n’en deviennent que peine, pour ne faire qu’un !!! En notre société et n’en parler que d’une même voix en cette unité qu’il faut qu’elle perdure…au fil du temps et par tous les temps, beaucoup, longtemps
De là où ils sont tous tombés à demain…qui n’est pas loin d’oublier, toutes ces atrocités !!!
et que cela même en notre avenir, vers ce futur que nous voudrions tous atteindre un jour…
en ayant toujours au cœur, à l’esprit…que
tous ces êtres fauchés en cette vie, de cette nuit
à aujourd’hui, du plus profond de nos mémoires
ne jamais oubliés !!! J’ai l’espoir d’y croire
MS M. Stéphane 2015
« Je prie chaque jour »
Je prie chaque jour pour ceux partis bien trop tôt
Je prie chaque jour pour ceux partis aujourd’hui
Je prie aussi pour ceux partis tantôt vers le paradis
Refrain :
Célébrons le Seigneur dans sa gloire éternelle
Dieu immortel dans nos cœurs
Louange et gloire à toi, mon Dieu
et notre Seigneur ainsi que la sainte mère de Dieu.
Je prie chaque jour pour ceux que j’aime si fort
Je prie chaque jour pour ceux qui m’aiment encore
Je prie chaque jour pour ceux que j’ai tant aimés . ?.
Je prie pour ceux que j’aime encore maintenant.
MS M. Stéphane 2016
Poèmes et prières
Faites par Jérôme 22 ans MA Mulhouse 2005
L'espoir
Mon Dieu, j'ai tout subi :
déchéance, infamie,
L'abandon de mon frère
et de nombre d'amis,
Trahisons, calomnies,
la prison, les sangsues,
Les rires des vainqueurs
et les pleurs du vaincu.
J'ai livré au scalpel ma tête
et mes entrailles,
Et le mal qui me ronge
ne laisse pas grand bail
A ce corps qui défaille
et se traîne accablé
De tant de coups reçus
en une seule année.
Pourtant je Te sais là,
et je vis avec Toi,
Malgré tous ces tourments
qui ébranlent ma Foi,
Parce que cet Amour,
j'en ai senti vibrer
Toute la vérité,
en exemple donnée.
Un ange incarcéré,
c'est difficile à croire,
Pourtant c'est bien en lui
que j'ai puisé l'espoir,
Le courage et la force,
et cette intimité
Qu'il vivait en Dieu,
et qui m'a transformé.
Puis il a disparu,
sa mission accomplie...
Aujourd'hui c'est Noël,
une nouvelle vie
Qui donne le pardon
et la beauté des cieux
A ceux dont l'espérance
est de vivre avec Dieu.
Alors chantons Noël
et oublions nos peines,
Car c'est un sang nouveau
qui coule dans nos veines :
Demain, pour tous les hommes,
Il fera des merveilles,
Et nous, les détenus,
reverrons le soleil !
Merci, mon Dieu.
Prière d'un détenu de l'Yonne,
un soir de Noël
Ma lumière
Mon dieu, dis-moi
où trouverais-je la force
de tenir bon
D’où me viendra la volonté
de continuer à avancer
ici dans mon dilemme ?
Dis-moi, je t’en prie,
que dois-je faire
pour ne pas désespérer
et simplement abandonner ?
Où est la lumière,
une petite lumière
qui m’indique le chemin ?
Y - a t- il seulement une raison
pour que je n’abandonne pas ?
Je ressens ton amour
qui est partout présent.
Je ressens la consolation
dont tu me combles
dans mon silencieux dialogue
avec toi.
Et je ressens la force
que tu m’offres,
force qui me permet
de continuer,
heure après heure,
jour après jour.
Jamais je n’oublierai
de te remercier chaque jour,
mon dieu, ma lumière !
Fabiola, 25 ans (Mulhouse)
Du livret "Prier en prison" (Traduction du texte « Mein Licht »)
Aveugle devant le Seigneur
Quand il était venu
Je ne l’avais point vu
Quand il m’avait parlé
Je ne l’avais point écouté
J’étais aveugle, je ne voyais pas
Puis il est revenu
Et je l’ai aperçu
Quand il m’a reparlé
J’ai enfin su l’écouter
J’étais aveugle, à présent je vois
Il était mon Seigneur
Et moi son serviteur
J’avais commis des péchés
Il m’avait déjà pardonné
J’étais aveugle, à présent plus
Il a ouvert mon coeur
Et je suis rempli de bonheur
Il ne m’a pas abandonné
Et moi je continue à l’aimer
Maintenant, je ne suis plus aveugle
Car il m’a sorti de mes ténèbres
Thierry 31 ans (Mulhouse)
Du livret "Prier en prison"
Le sapin de notre coeur
Déposons nos pensées
au sapin de notre cœur
Car en cette nuit de paix viendra le Seigneur.
Il nous apporte la foi et l’espérance,
Nous offre nos rêves d’enfance.
Décorons notre sapin de pensées d’amour,
Celles que Jésus nous donne chaque jour.
Faisons une crèche avec des santons
Que l’on nommerait « Pardon ».
Pensons que le jour viendra où, avec foi,
Nous partirons loin d’ici.
N’oublions jamais qu’il est et aura été
Plus qu’un ami, toujours présent à nos côtés.
Une fois, ce jour passé tout comme la nuit,
Sans que ta présence nous fuit.
Renfermons dans du papier de soie,
Les santons, et avec toi, gardons la foi.
Denis, M.A. de Metz
Noël 2006
Régis CD de St Mihiel 2010.
Prière dite pendant la célébration
du congrés de Lourde :
Dans la prison, derrière les barreaux, on a le temps de gamberger, de penser à sa faute, à sa victime, mais aussi le temps de penser à sa famille, à ses amis, le temps de méditer et de consacrer un moment à Dieu. Beaucoup découvrent la prière, et Marie, la femme Eucharistique, est un réconfort, une seconde mère, une sœur pour beaucoup.
Nous la prions ensemble devant la Grotte où elle est apparue, avec les mots de détenus :
« Tu te souviens, Marie,
Du petit matin sale où il fallut partir si vite
En quittant tes proches et tes amis ?
Tu te souviens de la couleur du pays
Quand on se retourne un instant
Pour regarder le bonheur
Qu’on laisse pour toujours ?
Marie, petite fuyarde,
Depuis ce jour,
Tu es toujours avec les indésirables,
Les déportés, les expulsés, les prisonniers,
Et parmi les baluchons et les paquetages
Tu déposes Dieu.
Tu t'es montrée à Bernadette dans le creux du rocher.
Dans le froid et l'ombre de l'hiver,
Tu apportais la chaleur d'une présence,
La lumière et la beauté.
Dans l’obscurité de nos cellules
Redonne la confiance !
Souviens-toi de nous, Marie,
Ne nous oublie pas ! »
Lourdes ce 22/10/2006
Régis CD de St Mihiel 2010.
Prière de Laura,
J’écris ici pour tous et pour toutes les mamans qui sont dans la douleur et la souffrance de cet enfermement que nous vivons. Je viens à toi Seigneur qui a vaincu le monde. Donne-nous le courage pour parler en faveur des autres, le courage de tenir le coup ici, enfermées, sans nos proches ni enfants. Et surtout le courage afin d’arriver à accepter la réalité de pourquoi nous sommes ici. A ce jour même avec tout ce manque d’affection nous avons dû mal à y arriver. Moi je pense vouloir m’abandonner à toi ; quoi que tu feras de moi, je t’en remercierais. Car je suis prête à tout. Je souffre tellement trop comme nous toutes ici de ne pas avoir de réconfort, de ne pas pouvoir ressentir de l’attention de nos proches. Y a qu’à ces jours de jeudi et dimanche que nous avons l’impression d’être présentes et d’exister pour quelqu’un qui nous porte beaucoup d’amour et nous prête attention. Merci à nos sœurs et notre prêtre qui je le souhaite, seront encore longtemps avec nous. Car moi, le soir, je m’adresse à Dieu pour lui crier ma peine et ma souffrance, juste pour qu’il me prête attention. Et là je n’arrive plus à fermer mes yeux comme si j’évoquais un lointain passé. Je suis troublée et je ne sais plus quoi dire, mis à part : « s’il te plait aide-nous à poursuive notre peine comme nous l’avons méritée mais aussi comme ici toutes nous avons regretté d’avoir péché ». Seigneur, j’ai souvent pensé au mal et à la mort. Mais tu m’as donnée la force de ne rien faire, pour eux mes enfants qui m’attendent. Seigneur, notre cœur n’est pas orgueilleux nous ne regardons pas les gens d’en haut. Mais certains gens disent sans arrêt : « mais où est ton Dieu ? » Alors je tourne le dos sans même rien dire. Mais pourquoi essayent-ils de nous décourager alors que nous sommes emmuraillées et surtout croyantes. Alors à ce jour je dis oui Seigneur, tu es grand et oui tu nous aides à nous remettre debout, malgré que je souffre que tu m’aies pris tous mes proches en une seule année. Mais je sais qu’ils sont près de toi et que tu veilles sur eux. Et pour terminer je te dis au nom de toutes ici, merci Seigneur qui es notre Dieu.
Laura (C.P.Perpignan)
2008
NOËL : Jour de fête
Noël dans ma tête
Noël derrière les barreaux
Noël tout est beau
Noël, loin de mon épouse, mes enfants, ma famille
Noël en prison, avec d'autres prisonniers.
Seigneur, Dieu d'amour,
Fais de ce jour, un jour de fête
Pour moi qui suis en prison.
Seigneur, permets-moi de sentir ta présence,
Seigneur, permets-moi de faire des projets d'avenir.
Seigneur, donne-moi le goût de vivre.
Seigneur, donne-moi l'envie de me battre.
Seigneur, donne-moi d'espérer en la vie
Pour qu'un jour à mon tour
Je puisse tendre la main à quelqu'un dans le besoin.
Seigneur, donne à cette journée toute sa splendeur.
Seigneur, fais descendre sur moi ta lumière.
Seigneur, éclaire mes yeux de ton amour,
Seigneur, donne à mon cœur la joie.
Seigneur, avec tous les prisonniers du monde entier
Fais-moi partager un instant de bonheur.
Seigneur, Noël est la naissance,
Fais qu'à travers ce jour, je renaisse de mes cendres.
Seigneur, donne à mon cœur l'amour de mon prochain.
Seigneur, je t'en prie tends-moi la main.
Seigneur, je n'ai rien à t'offrir, rien que mon cœur.
Seigneur, mon cœur pleure d'être loin de ceux que j'aime.
Seigneur, ma famille me manque, prends soin d'eux quand je ne suis pas là.
Seigneur, donne-moi le goût de vivre.
Seigneur, montre-moi le chemin de la vie.
Seigneur, fais qu'à travers mon épreuve
Mon cœur de pierre se change en cœur de prières.
Seigneur, fais qu'à travers cette épreuve,
Je ressente ta présence en moi.
Seigneur, je te demande pardon de mes offenses,
Aide-moi à être bon.
Seigneur, fais renaître en moi le bonheur, fais renaître l'amour.
Seigneur, en ce jour de Noël, je monte ma prière vers toi.
Seigneur, je t'en prie exauce ma prière
La Pentecôte est une réalité présente.
C'est l'Esprit
Qui s'empare de tout les humains
Comme le ferait un coup de vent.
Il nous faut annoncer la bonne nouvelle.
Celui qui est mort pour nous,
Il est Vivant par l'Esprit.
Plus que jamais Dieu
Nous donne l'Espérance,
Tout en restant dans les pas de son amour.
Même si nous nous sentons pas digne.
Fragile comme l'argile.
Le réel du réel,
Jésus est vivant.
Dieu nous donne son Esprit
Pour modeler notre cœur;
Le Christ est vivant intérieurement,
Présent par son Esprit.
Son amour est infiniment discret;
L'esprit travail en toi, en moi, en nous,
Au-delà de toutes frontière;
Nous sommes tous des mendiants de l'Esprit.
De Alan
Ecrit le 10 mai 2012 MA à Mulhouse
Une nativité " née en prison "
depuis une cellule d'isolement
(Mulhouse décembre 2007)
Nouvelle année
Il est des rancunes, parfois tenaces,
que l’on accumule
insensiblement au fil d’une année.
Paroles ou gestes maladroits,
silences consentis
qui, à terme, se rappellent à nous.
En entrant dans cette nouvelle année
avec ce bagage encombrant
on ne peut pas en rester là !
Avec le temps,
pouvoir laisser tout cela se tamiser,
lentement :
le contour des choses change.
Propice pour prendre du recul,
relire notre vie,
la laisser se tamiser.
Laisser prendre en nous,
réveiller nos terres mortes.
Nous faire revivre dans le silence
pour traverser cette nouvelle année :
2013.
Écrouves, le jeudi 27 décembre 2012. Alan
De cet immensément grand dévouement…
De quelle tragique et démentielle raison vouloir supprimer de tant de dévotion, de ce nouvel horizon dévoilé dans l’étude par ces pères, prêtres, imams, aumôniers, de la pénitence à la rédemption que par Dieu seul peut être accordée en chaque conscience à l’inconscience. De nos actions néfastes engendrées en notre système accroché à la société. En la pénitentiaire que nous arborons en chaque réalités, que nous sommes, que je suis, que vous êtes en toute vérité, de jour en jour, années après années, de ces prieurs, priants, priantes, appelés de la Trinité à nos cœurs, parfois et si souvent emplis de toutes douleurs, aux fins de nous montrer ce chemin à suivre en toute quiétude loin, loin, de l’inquiétude en leurs torpeurs.. de la foi à ces lois …de ceux qui croient, et plus qui se noient…juste d’être rassuré en ce présent, à aujourd’hui vers demain qui n’est pas loin de cet avenir d’espérance acquise en cette église de fortune d’où en mon for intérieur de mon cœur à ma conscience, de me dire quelle chance d’avoir pu les rencontrer, ceux redonnant l’espoir de croire.
Dont leur for intérieur gravé dans la pierre, pour l’éternité par celui que l’on nomme Yahvé.
MS M. Stéphane 2016
Du Néant à la marche de l’Avent, 7 ans.
C’est le temps q’il m’a fallu pour être aspiré, tomber, m’engluer dans ce trou béant de la tête aux pieds.
Rempli de chagrin, de peine, de solitude, puis c’est l’engrenage, l’addiction, la désocialisation : effet « boule de neige ».
Comment la fondre ? m’en détacher. Il y a 4 mois, une âme pure s’est tournée vers moi. Une main s’est tendue, un cœur s’est ouvert, une oreille pour m’écouter.
Comment tout abandonner, tout quitter, mais il fallait pour me retrouver.
Aujourd’hui je me suis apaisé, aimé, serein, grâce à vous, amis, fratrie, famille.
Il me reste plus qu’une chose à faire, appliquer les conseils qui m’ont été suggérés pour rester sur ce chemin de vie et de bonheur.
Merci à tous et à toutes pour ce merveilleux voyage et de m’avoir redonné foi et courage en moi. Décembre 2015 Jérôme J